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Depuis les années 1980, l'eau est devenue un objet de préoccupation au sein de la communauté internationale. Cette substance vitale a désormais acquis une valeur marchande qui dicte, au travers de programmes de privatisation du droit à l'eau, la conditionnalité de l'aide au développement dans les Pays du Sud. Le forage hydraulique est au coeur de la réforme de privatisation qui traverse le Sénégal.
Pour appréhender cette infrastructure, l'auteur revisite une posture ethnographique popularisée par l'Ecole de Manchester : l'entrée sur le terrain par les conflits. En mettant en lumière les différents dysfonctionnements que connaissent les forages, elle interroge les processus au travers desquels se négocient et se construisent autorité publique et légitimité politique dans le Sénégal contemporain.
Cette étude ethnographique minutieuse montre le processus de formation de l'Etat au carrefour de l'anthropologie politique, de l'anthropologie juridique et de l'anthropologie du développement. Le forage apparaîtra ici comme un lieu de l'Etat et pour l'Etat. A ce dernier, le forage permet de se construire et de se reproduire sur son territoire. Aux sciences sociales, de répondre aux questions suivantes : comment penser l'Etat ? Comment fonctionne-t-il en Afrique ? En interrogeant ainsi les différents répertoires de la politique de l'eau au Sénégal, ce livre renouvelle les recherches sur l'Etat en Afrique.