"On doit à Paul Ricoeur d'avoir regroupé sous l'expression "maîtres du soupçon" trois des penseurs qui ont marqué de façon décisive la fin du dix-neuvième...
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"On doit à Paul Ricoeur d'avoir regroupé sous l'expression "maîtres du soupçon" trois des penseurs qui ont marqué de façon décisive la fin du dix-neuvième siècle et le vingtième: Karl Marx, Friedrich Nietzsche et Sigmund Freud. Les outils conceptuels forgés par ces trois esprits ont, en effet, en commun de faire peser un soupçon radical sur la religion et la morale. Pour eux, l'effectivité sociale de celles-ci contredit ce qu'elles disent d'elles-mêmes; elles cachent des intérêts particuliers que la critique philosophique se doit de faire apparaître en toute lumière. Et l'éthique, que d'aucuns considèrent aujourd'hui comme une nouvelle religion, est-elle vraiment ce qu'elle dit d'elle-même ? Dit-elle vraiment ce qu'elle est en réalité ? Peut-elle seulement dire encore quelque chose qui dépasse les morales individuelles? Il est bon de prendre à nouveau la mesure des soupçons des maîtres du dix-neuvième siècle et de tenter de penser, en les confrontant, les conditions de possibilité d'une éthique pour notre temps qui soit lucide sur sa validité et ses limites. Ces soupçons apparaissent comme les facettes d'une question plus radicale encore : n'y aurait-il pas derrière l'éthique un jeu de pouvoir visant à imposer une certaine conception de l'humain, une "anthropologie philosophique" particulière ? C'est à répondre de façon aussi rigoureuse que possible notamment à cette dernière question que s'attachent les auteurs des textes rassemblés dans ce volume. "
Sommaire
Philosophie de la nature de l'éthique
Ethique et affectivité
Une éthique sans anthropologie philosophique ? L'enjeu des représentations de l'humain en éthique
Redéfinir l'identité
L'environnement et le génome du point de vue d'une éthique philosophique de la communication
Le tragique comme catégorie d'analyse éthique
De Socrate à Arendt, une tradition du " devenir soi "