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L'universalité de l'"humanitaire" dans notre monde suscite un triple soupçon : n'aurait-il pas partie liée avec la tradition humaniste qui donne une place centrale à la pitié. Si oui, qui investit sa pitié dans l'humanitaire, pour qui (en faveur de qui) et avec quels effets moraux sur ceux qui en bénéficient ? Et si on refuse la morale et la politique de la pitié, est-ce à dire qu'on renonce à venir au secours de ceux qui souffrent ? Afin d'éviter les pièges détestables de la pitié, l'auteur utilise des concepts nietzschéens pour repenser une éthique humanitaire.