Nous avons tous deux enfances.
Celle du dessus, des apparences, celle des photos des premiers pas ou des réunions de famille. Celle des souvenirs. Celle-ci...
Lire la suite
Nous avons tous deux enfances.
Celle du dessus, des apparences, celle des photos des premiers pas ou des réunions de famille. Celle des souvenirs. Celle-ci prend fin à l'adolescence.
Et puis celle du dessous, celle du sens caché. Celle du filigrane et du silence prudent. Celle-là parle d'une voix sourde, ou étrangement claire. Elle parle de lumière et de légèreté. Elle est muette devant autrui.
Elle est toujours grave, même quand elle rit.
Elle n'est jamais triste, même quand elle pleure.
Cette enfance-là peut durer toute la vie, pour peu qu'on sache la percevoir sans l'emprisonner, la regarder sans la diriger, la vivre la saisir.