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Le roman présuppose l'existence d'une tradition liée à la grande tradition romanesque européenne et je crois que les conditions et l'environnement en Grèce ne s'y prêtent pas", avance Ilìas Papadimitrakòpoulos, l'un des plus grands nouvellistes de sa génération, celui que lecteurs et pairs nomment le maître de la petite forme, même si son oeuvre se résume à six minces recueils que le Miel des anges — qui tend à devenir l'activiste de la nouvelle, genre florissant chez les Grecs — publie aujourd'hui intégralement avec ce second volume, profondément apparenté au premier.
Là encore, l'auteur raconte sa vie par fragments — l'enfance provinciale à Pyrgos dans le Péloponnèse, l'Occupation, l'armée et les années où il exerçait en tant que médecin militaire, les amis et les amitiés littéraires, mais aussi la Grèce traditionnelle, les superstitions, les humbles et les animaux (auxquels il consacre une longue nouvelle constituée de récits indépendants). Pourtant, dans ce deuxième recueil, les épisodes passés sont plus dramatiques, peut-être parce que l'enfant y est moins présent.
L'âge mûr, la mort et les rêves y occupent une place accrue – récits de rêves, mais aussi récits de visions, de scènes insolites, le rêve et la réalité déteignant l'un sur l'autre. Mais le rêve n'est-il pas un moyen de faire revivre les morts ? La mère de l'auteur, le poète Tàkis Sinòpoulos et sa femme, provisoirement ressuscités, hantent ces pages.