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La problématique essentielle qui sous-tend l'existence du poète Karl Wolfskehl (1869-1948) est celle d'un sentiment de double appartenance car il est Juif et Allemand. Sa vocation poétique connaît deux moments décisifs : la rencontre en 1897 avec Stefan George, le chef de file du symbolisme allemand dont il devient l'ami fidèle et le fervent disciple, lui permet de travailler ses poèmes comme un matériau précieux, la langue des poèmes n'étant asservie à d'autre fin qu'elle-mime.
Puis le triomphe du nazisme en Allemagne en 1933 contraint Wolfskehl à partir d'abord en Italie puis en Nouvelle-Zélande, où il demeure jusqu'à son décès en 1948. Cet exil suscite chez le poète une crise existentielle sans précédent et un renouveau dans l'écriture : à la quête de perfection formelle succède une poésie religieuse ancrée dans le judaïsme et placée sous la figure tutélaire de Job.