A l'opposé de son titre, ce texte est lumineux, gorgé de lumières et d'odeurs.
On y 'entend le ressac qui vient s'épuiser sur le sable et, à perte de vue, on devine le bleu outremer qui fait cette terre insulaire.
Le côté ombre, c'est l'affaire du berger, que l'on appelle " le missià ", le grand-père, et de Xavière, sa femme. Une affaire entre eux de violence et de non-dits.
Marine et l'Olivier, l'autre couple, sont, jusque dans leurs prénoms, à l'image de leur île :
" L'île, sans nous, ne serait qu'un lambeau de terre à la dérive. Nous en sommes le sel, la force vive, les gardiens séculiers. " L'attachement qu'ils portent à ce pays est sans limite, nourri de passions et d'excès.
" L'île est devant eux, toute entière figée dans son éternité. Une Grèce apaisée après les tragédies, un grand sud à leur convenance dont ils célèbrent la liturgie. "
Dans ce livre, s'inscrivent aussi les rapports que les gens du sud ont entre eux, volubiles parfois, silencieux le plus souvent.
" Avec le soleil, on dirait que la nature se dilate, tandis que redouble l'intensité des parfums. Elle choisit des feuilles de myrte et de lentisque qu'elle réduit dans un égrugeoir. Ensuite, elle range, dans son panier divisé en compartiments, la verveine, la menthe poivrée, le romarin. En mai, au milieu des amandiers et des cerisiers en fleurs, des coulées violines de lavande s'insinuent entre les arbres. La nature veut faire impression. "