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Heureux si nous avons pu jeter une lueur de vérité sur les tristes exploits de la "bête" et apporter notre pierre à l'édifice de l'histoire de notre vieux Gévaudan. Ce fut en 1764, vers la fin du mois de juin, que la "cruelle bête" commença ses ravages : du côté de Langogne deux enfants furent dévorés. L'imagination populaire, qui voyait cet animal à travers les exagérations de la frayeur et de la superstition, en faisait an monstre des plus bizarres.
Pour les uns, il était le produit d'une louve et d'un lévrier ; on le disait enragé. Pour d'autres, c'était une hyène échappée d'une ménagerie de la foire de Beaucaire, ou encore "quelque gros singe, et "cela avec d'autant plus de fondement, que quand cet animal passe quelque rivière, il se redresse sur ses deux jambes de derrière et gaye comme une personne, pourvu qu'il ne soit pas pressé". D'aucuns voyaient en lui un sorcier, un loup-garou sur lequel les piques n'avaient aucun effet ; il était invulnérable : les halles glissaient sur son corps comme la grêle sur l'ardoise.