En cours de chargement...
1981, dans une famille d'un milieu populaire. Ils vivent à six sous le même toit : le père, chômeur et diminué, sa deuxième femme, les deux enfants d'un premier lit : Pàvlos, 35 ans, maçon intermittent et son petit frère de 16 ans, plus la strur de l'épouse et sa fille. Pàvlos, le héros de la pièce, concentre sur lui toutes les pressions possibles : familiales, amoureuses, sociales. La force de la pièce vient de sa complexité, de sa perpétuelle ambivalence : elle ne cesse d'osciller entre un versant réaliste (le portait précis, fouillé de la société grecque d'alors) et le déchaînement de l'imaginaire (rêves nocturnes, rêves d'avenir) ; entre la médiocrité de ces petites vies et la violence de certains événements du passé ou du présent, qui culmine dans les deux morts ; entre la brutalité des affrontements et de soudains éclairs de tendresse.
Les personnages ne sont jamais caricaturés, mais insaisissables jusqu'au malaise. Aucun n'est totalement sympathique ; chacun a ses raisons, même les plus antipathiques. Anagnostàki, comme toujours, donne à chacun d'eux sa voix propre avec une justesse admirable, et utilise le hors-champ et ses bruits avec une force évocatoire impressionnante. Elle est là au sommet de son art.