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En 2011 a été célébré le huitième centenaire de la cathédrale de Reims, ou plus exactement de l'actuel édifice gothique qui a succédé à une basilique paléochrétienne puis carolingienne, agrandie au XIIe siècle. C'est dans le baptistère de Reims que Clovis a jeté les bases d'un royaume des Francs appuyé par l'Eglise, appelé à devenir une nouvelle nation. En mémoire de cet acte fondateur, pendant plus de mille ans, les rois sont venus à Reims renouer la chaîne des temps en recevant l'onction et la couronne sur les lieux du baptême du premier d'entre eux.
Devenu par le hasard des opérations militaires une cathédrale du front, de septembre 1914 à octobre 1918, Notre-Dame a payé cher cette identification à l'histoire de France. La bombarder, c'était toucher le pays au coeur. Il a fallu tout le courage de Charles de Gaulle et de Konrad Adenauer, en 1962, pour en faire le lieu symbolique de la réconciliation franco-allemande, en assumant le passé tout en se tournant résolument vers un avenir à l'échelle de l'Europe.
Dès lors, la cathédrale de Reims n'est pas une cathédrale comme les autres. La Grande Guerre, en la mutilant, a ravivé sa dimension nationale, tout en attirant les regards des historiens de l'art du monde entier. Outre la qualité de son architecture et de sa sculpture, il est clair que c'est l'auréole du martyre qui a développé l'intérêt des savants, partagés parfois entre la révérence et le remords.
Huit cents ans après le début du chantier de Notre-Dame de Reims, le temps était venu de rassembler autour d'elle des spécialistes de tous horizons pour confronter leurs analyses et faire le point des connaissances.