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La fondation d'une Chambre des comptes à Lille par Philippe le Hardi en 1386 fut l'un des outils principaux d'intégration des Pays-Bas méridionaux à l'Etat bourguignon naissant. Dans le cadre d'un Etat princier bipolaire largement tourné vers le royaume l'institution s'inspira des usages flamands, artésiens et monarchiques, et s'inséra dans un réseau de Chambres regroupant Paris, Dijon, Lille et bientôt Bruxelles.
Tout en contrôlant plus de 200 comptes, elle traitait une information puisée dans son réseau de correspondants et ses archives, parvenant à élargir son périmètre d'intervention jusqu'au contrôle des comptes des officiers centraux des finances ducales. La Chambre sut également établir son autorité sur le domaine et les monnaies, et gagna le statut de cour de justice reconnue par le Parlement. Gardienne de l'autorité des ducs, elle ne cessa de rappeler le droit tout en exaltant la puissance de la grâce princière, même si elle ne put cependant jamais s'assurer le contrôle réel de l'administration financière.
Jean-Baptiste Santamaria est un ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure LSH, agrégé d'histoire, docteur en histoire médiévale. Il enseigne en lycée, classe préparatoire et à l'université Lille-III.