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La coopération territoriale en Europe est un phénomène en constant développement. A la fois spontané et porté par les collectivités locales qui y participent, mais aussi encadré et impulsé par les pouvoirs étatiques et les institutions européennes, ce processus européanisé et européanisant est un sujet complexe qui dépasse les logiques top-down et bottom-up. La frontière franco-espagnole est le théâtre de cette coopération, d'une coopération territoriale riche et ancienne, qui permet d'observer les interactions constantes entre le local et l'européen, l'un et l'autre se légitimant dans cette interaction.
Toutefois, il convient de questionner la légitimité d'une telle multiplicité d'instances de coopération, multiplicité précipitée par la création de l'outil GECT, généralement en Europe et plus particulièrement dans les Pyrénées. Ce questionnement amène une réponse aussi complexe que la réalité dans laquelle il est inscrit et pose les limites de l'efficience de la coopération à la frontière franco-espagnole.
A l'heure où la subsidiarité et la bonne gouvernante sont les maîtres-mots de l'action publique européenne, il convient de réfléchir à la légitimité d'une pratique institutionnalisée telle que la coopération territoriale. Cette coopération participe au développement de la citoyenneté européenne et ne peut être remise en cause, mais elle témoigne aussi de la complexité de la mise en oeuvre de ces principes d'action publique, au sein d'une réalité territoriale complexe.