En cours de chargement...
Pour comprendre l'état et l'évolution de la philosophie du XIXe siècle après la mort de Hegel, on pourrait commencer par dresser des listes de philosophes et d'écoles philosophiques, en exposant leurs doctrines et leurs influences respectives, y compris sur le siècle suivant. Mais saisirait-on réellement l'enjeu crucial de cette époque ? A quoi bon commencer par dresser la liste des philosophes d'une période pendant laquelle on annonce partout l'agonie de la philosophie elle-même ? A quoi bon commencer par énumérer les écoles philosophiques d'une période dont on reconnaît partout que sa philosophie est dans un état d'anarchie complète, sans repères, désorientée ? A quoi bon commencer par quantifier l'influence des philosophes et des écoles philosophiques d'une période durant laquelle les philosophes confessent ouvertement leur découragement et espèrent la venue d'un grand réformateur qui puisse sortir la philosophie du grand discrédit dans lequel elle est tombée ? La seconde moitié du XIXe siècle, c'est d'abord cette agonie et cette anarchie, ce découragement et cette désorientation, la grande crise de la philosophie, une période de mutation majeure dont les principes commandent jusqu'à nos jours.