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Dans une vie politique française contemporaine marquée par la violence de l'affrontement bipolaire entre droites et gauches, les modérés ont toujours éprouvé des difficultés pour affirmer leur identité. La modération ne peut tenir lieu de doctrine qui, à la manière du socialisme ou de la démocratie chrétienne, fonderait une véritable famille politique. La diversité idéologique caractérise un groupe dont on cerne parfois mal les contours.
Elle explique aussi des incertitudes stratégiques. Ces hommes du "Juste milieu" oscillent souvent entre l'ancrage à droite et l'alliance avec la gauche modérée, entre culture d'opposition et aspirations gouvernementales.
Sous la IIIe République, ces contradictions apparaissent avec netteté au sein du principal parti de la droite modérée : la Fédération républicaine. Fondé en 1903, ce parti revendique l'héritage des fondateurs de la République et met en avant un idéal "progressiste".
Pourtant, au lendemain de la Grande guerre, il dérive peu à peu vers une droite intransigeante et défend des positions traditionalistes, qui faciliteront l'adhésion d'une partie de ses membres à l'idéologie du régime de Vichy.
Menée à l'échelle du département du Rhône, cette étude cherche à comprendre les origines et les modalités de cette dérive. L'histoire intérieure de la Fédération républicaine du Rhône met en évidence les rapports de force qui opposent élus, dirigeants et militants, et conduisent à l'évolution significative du discours et des pratiques politiques des modérés.
Les relations très étroites entre l'appareil départemental et les instances nationales du parti permettent de donner au cas du Rhône une valeur exemplaire.