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Alain Sanders explique le cheminement de la monstrueuse campagne d'opinion qui a transformé en quelques années "la petite fiancée du peuple français" qui notait d'ailleurs très lucidement : "On me fait trop de compliments" - en "reine scélérate, étrangère monstrueuse et hyène autrichienne" . Des piqûres d'épingles des épigrammes aux plus abominables calomnies, toute la gamme des mensonges et des volontés de nuire ont permis cette dégradation d'image radicale.
Edifiant. Terrifiant. Le 8 mai 1770, Marie-Antoinette (elle a alors quinze ans et vient d'arriver en France) écrit à sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse : "Que bon peuple que les Français ! Je suis reçue à Strasbourg comme si j'étais une enfant aimée qui revient chez elle... Seulement on me fait trop de compliments". "Seulement on me fait trop de compliments". Pauvre petite fille... Vingt ans plus tard, celle qu'un chroniqueur du temps avait surnommée "la petite fiancée du peuple français" devint la "reine scélérate" , "la hyène autrichienne" , "l'Allemande" , "l'étrangère monstrueuse" .
Pour en arriver là, des années de libelles, de pamphlets, de calomnies, de mensonges. De la désinformation plein pot, comme on dirait aujourd'hui. Ce petit ouvrage n'a d'autres ambitions, alors qu'un film récent vient de nous proposer une Marie-Antoinette fantasmatique, que de remettre son histoire à l'endroit.