En cours de chargement...
Durant la période communiste, l'Albanie s'est isolée dans ses frontières. Peu d'informations apparaissaient de cette société totalitaire oit les moindres faits de la vie quotidienne étaient épiés et jugés. Contester le régime et son parti unique semblait impossible. Le réalisme socialiste avait même desséché la pensée. Pourtant, d'anciens militants ont fait acte de séparation avec l'idéologie communiste et critiqué la dictature du prolétariat.
Les écrits lumineux de Kasëm Trebeshina, Trifon Xhagjika, Mehmet Myftiu, Frederik Rreshpja témoignent de cette dissidence des bunkers. Accusés de cosmopolitisme, d'idéalisme ou simplement de trahison, ils ont connu les humiliations, la mort sociale et la prison. T. Xhagjika sera même exécuté "au nom du peuple". Ces écrivains avaient en commune "quelque chose d'héroïquement rêveur, de fou et d'irréel" pour reprendre les mots avec lesquels Vaclav Havel qualifiait l'acte de dissidence.
Ce livre dresse un portrait intellectuel passionnant de cette Albanie insoumise et lucide qui persistait à survivre à rebours de l'optimisme communiste obligatoire.