Sous la douceur chantante du titre, La Doulou, apparaît en filigrane un Alphonse Daudet méconnu. Car l'auteur aimé du Petit Chose et des Lettres de...
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Sous la douceur chantante du titre, La Doulou, apparaît en filigrane un Alphonse Daudet méconnu. Car l'auteur aimé du Petit Chose et des Lettres de mon moulin possède un secret qui hante son œuvre, et que son œuvre tend à conjurer: ce secret s'appelle la douleur, l'écrivain souffre de syphilis tuberculeuse. Charcot est son médecin. Or, le mal incurable ne cessa jamais. À compter de 1885, et jusqu'en 1895 - soit deux ans avant sa mort -, Daudet tient le journal intime de cette " doulou " qui l'accompagne depuis sa jeunesse. Pudique, il enregistre les progrès de la maladie honteuse et, sous la dictée de la douleur, imagine de transformer le récit de ses souffrances quotidiennes en un roman. Il n'en aura pas le temps. Ces fragments, lambeaux de vie extirpés à un corps malade, seront publiés par sa famille en 1930.