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Toute langue vivante renouvelle de façon permanente son arsenal lexical. La nécessité de désigner de nouvelles réalités contribue en grande partie à la créativité lexicale. Mais la recherche de l'expressivité entraîne aussi une activité néologique. Dans tous les cas, la capacité de créer de nouveaux mots est un indice de la vitalité d'une langue. Parallèlement, les procédés pour créer de nouveaux mots sont nombreux et très variés : morphologiques, syntaxiques, phonologiques, sémantiques.
Les emprunts, adaptés ou non à la langue d'adoption, font aussi partie des mécanismes néologiques. L'objectif de cette étude est double. Elle s'attache à analyser un procédé néologique très particulier, la troncation, qui est un mécanisme fortement marqué par son caractère spontané et qui consiste à réduire les unités lexicales par abréviation, acronymie ou siglaison. Elle cherche aussi à comparer la créativité lexicale par troncation dans deux langues romanes très proches géographiquement mais très différentes d'un point de vue sociolinguistique, l'espagnol et le catalan, et ce pendant une période bien limitée qui va de 2008 à 2010.
Cette étude s'appuie sur une base de données constituée d'un double corpus lexical de 604 entrées pour l'espagnol et de 570 pour le catalan qui a été élaborée grâce à l'activité de détection et d'identification de néologismes des réseaux NEOROC et NEOXOC de l'Observatori de Neologia abrité par l'Institut Universitari de Lingüística Aplicada de l'Universitat Pompeu Fabra de Barcelone. L'analyse et la comparaison de ces données nous permettent de décrire l'espagnol et le catalan face au phénomène de la troncation.
Ce travail s'adresse donc aussi bien aux romanistes et spécialistes de lexicologie, qu'à tous les enseignants, chercheurs et étudiants intéressés par la capacité créatrice des langues.