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Depuis une trentaine d'années, nombre d'historiens issus de différents courants historiographiques tentent d'écrire l'histoire de l'Europe. Plusieurs visions de cette histoire s'affrontent ainsi dans le monde scientifique, mais aussi dans l'espace public, comme le montre notamment la controverse concernant l'héritage chrétien de l'Europe. Si les relations étroites entre les spécialistes de l'intégration communautaire et la Commission européenne ont déjà été étudiées, peu de travaux examinent les relations entre les différentes lectures de l'histoire de l'Europe et leurs promoteurs.
C'est l'objet de cet ouvrage. Celui-ci contribue ainsi à la sociologie des savoirs. Il montre comment la construction européenne concourt à transformer les pratiques des historiens et à redéfinir les rapports de force au sein de leur discipline. Il met en outre en évidence l'évolution récente des systèmes de financement de la recherche et les effets de l'essor des appels à projets. Cet ouvrage contribue aussi à la sociologie politique de l'Europe.
Il montre comment, inversement, la science historique concourt à façonner l'Europe et ses représentations, et interroge la singularité de la construction symbolique de l'UE par rapport à celle des Etats-nations. En se focalisant sur les projets impliquant des historiens français et allemands, il étudie en particulier le rôle des organisations européennes (UE et Conseil de l'Europe), des Etats-nations et des acteurs privés nationaux.