" Pour être aussi tiède, la nuit devait venir de très loin. L'après-midi avait été chaude. Catherine avait marché plusieurs heures entre les vignes...
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" Pour être aussi tiède, la nuit devait venir de très loin. L'après-midi avait été chaude. Catherine avait marché plusieurs heures entre les vignes et à travers les bois. Depuis quelque temps, elle vivait en recluse et ne sortait des appartements et des maisons où elle était hébergée, que la nuit tombée. A cette heure, surtout à Paris, le monde extérieur devenait à nouveau supportable. Le boulevard Saint-Michel n'était plus qu'un assemblage flou de flaques de lumière, les visages perdaient leur identité, les détails n'étaient plus discernables. En retour, elle se sentait anonyme, quelquefois même, pendant un instant, un ultime flux d'hallucination l'identifiait à une présence de passage dont elle croyait prendre l'apparence. "