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Si la fragilité des interprétations de la nature du secteur financier ainsi que de son fonctionnement se soustrait à des constatations univoques, la théorie néo-classique dominante n'a de cesse de projeter des images rassurantes d'un monde porteur d'incertitudes sinon de déceptions. C'est ainsi que cet ouvrage va d'abord résolument à l'encontre du concept de l'ordre toujours retrouvé, à la suite de turbulences pourtant douloureuses.
Or, le cheminement au gré des écrits des grands auteurs permet de jeter le doute sur l'interprétation qui fait de l'équilibre toujours retrouvé la pierre angulaire du profil de la finance. Il devient aujourd'hui évident que les vecteurs qui ébranlent la quiétude de l'équilibre sont multiples : à partir des biais cognitifs et motivationnels des agents économiques que nous sommes, on en vient à la mise en question de l'indépendance, de la stationnarité et de la continuité des évolutions au sens le plus large.
Les efforts entrepris depuis les crises récentes témoignent de la volonté d'une solidification du monde financier, mais il faut douter de leur succès futur. L'ouvrage conclut que les régulateurs siégeant à Francfort et à Bâle devraient s'efforcer de parvenir à des constructions véritablement nouvelles, au détriment d'un replâtrage qui n'a que trop duré.