En cours de chargement...
En 1477, l'onde de choc née de la défaite et de la mort de Charles le Téméraire se propagea à l'ensemble des possessions bourguignonnes. Face à Louis XI, Marie de Bourgogne et Maximilien d'Autriche durent d'abord défendre l'intégrité territoriale de leur " grand héritage ", amputé d'emblée de la plus grande partie des fiefs français. Retranchés aux Pays-Bas, ils furent confrontés aux revendications des villes de Flandre et de Brabant, porteuses d'un projet politique fondé sur l'autonomie des communautés et sur une stricte limitation des prérogatives du prince.
La fiscalité et les finances furent au coeur de ce conflit, dont elles ont été à la fois l'une des principales causes, et l'enjeu primordial. Elles firent l'objet d'âpres débats dans les assemblées représentatives et aux Etats généraux. Qui du prince ou de ses sujets aurait le contrôle de la levée des impôts et de leur emploi ? Quel système militaire adopter, qui fût à la fois efficace, le moins coûteux possible, dans un contexte économique marqué par le haut niveau des salaires, et conforme aux idéaux politiques des acteurs en présence ? Les sources financières et comptables, très abondantes, permettent de saisir la réalité des enjeux politiques et ce qu'était le pouvoir d'achat de l'impôt.
A ce titre, la présente étude entend apporter un éclairage nouveau sur la nature et les limites de l'Etat princier en Occident à l'aube de la Renaissance. Avec le concours financier de la " Fondation pour la protection du patrimoine culturel, historique et artisanal " (Lausanne) Cet ouvrage a été distingué par l'Académie des Inscriptions et belles-lettres (prix Duchalais)