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Le 24 novembre 2021, à Brunswick, une ville côtière de l'Etat de Géorgie (Etats-Unis), un jury condamne trois hommes blancs pour meurtre après que ces derniers ont, en plein jour, poursuivi et abattu Ahmaud Arbery, un jeune homme noir de vingt-cinq ans qu'ils soupçonnaient d'être l'auteur de cambriolages dans le quartier. La vidéo de cette chasse à l'homme par trois hommes armés poursuivant dans leur pick-up un jeune homme qui faisait un simple footing et l'abattant à bout portant a fait le tour du monde, suscitant une émotion comparable à celle montrant la mort de George Floyd.
Avec la condamnation pour meurtre de l'officier de police Derek Chauvin suite au procès qui suivit la mort de George Floyd, le jugement de ces trois hommes vint s'ajouter à la longue liste d'événements médiatisés qui, depuis 2014 et la mort de Mike Brown et les manifestations de Ferguson, ont donné un nouvel élan au mouvement de contestation pour une plus grande justice raciale aux Etats-Unis. Il permit également, comme l'affaire Trayvon Martin en 2012 et les discussions qui l'entourèrent au sujet des lois de légitime défense, de mettre en lumière des doctrines juridiques contestées.
La loi et l'ordre racial : le droit comme instrument d'oppression des Noirs aux Etats-Unis révèle comment les idées de hiérarchie raciale, de suprématie blanche - des doctrines inscrites durablement dans les textes fondateurs du pays et dans ses institutions - continuent de trouver appui dans des pratiques juridiques qui viennent les soutenir. En prenant comme point de départ puis comme fil rouge le procès des meurtriers d'Ahmaud Arbery, David Diallo examine avec clarté, précision et en se référant aux archives historiques, dans quelle mesure la confluence d'un vaste processus de criminalisation des corps noirs avec des lois permissives, certaines remontant à la période d'esclavage, fait peser sur la population noire du pays une menace permanente.