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Si l'Italie des années 1970 et sa formidable ébullition sociale et politique commencent à être bien documentées en France, la question du "front de lutte" qui s'ouvre autour de la répression demeure peu traitée. La politisation des détenus de droit commun dans les prisons italiennes de la fin des années 1960 est le point de départ d'une analyse qui se déplace, au fil des années, vers la question de la violence révolutionnaire des groupes armés et la riposte de l'Etat aussi bien à l'extérieur mais, surtout, à l'intérieur des prisons.
Les groupes militants de la gauche révolutionnaire investissent ce terrain avec une présence plurielle, allant du conseil légal à destination des militants ou des manifestants, par exemple, au soutien matériel, politique et affectif aux détenus (assuré par des réseaux de soutien comme ceux du Secours rouge, qui rassemble à certains moments plus de 10000 personnes à travers tout le pays)? ; le tout en assurant également un relais et un appui extérieur aux luttes des détenus, à leurs revendications et, plus généralement, à leur parole Ces années voient également une politisation sans précédent de la sphère judiciaire, habituellement peu touchée par des formes de contestation radicale ? : des avocats et des juristes, aux sensibilités politiques diverses, s'organisent au sein de collectifs pour apporter une défense aux inculpés de délits politiques ? ; les procès se transforment en arènes d'affrontement entre des conceptions antagonistes du droit, allant des procès de "rupture" , théorisés lors de la guerre d'Algérie par Jacques Vergès, aux "procès-guérilla" des Brigades rouges.
A travers l'évocation des mouvements qui agitèrent l'univers fermé de la répression, ce livre se propose de contribuer à relire à ce prisme l'histoire de l'affrontement entre la gauche révolutionnaire et les institutions italiennes.