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Dans l'histoire des attitudes collectives face à la mort, les oeuvres d'art constituent une source dont l'intérêt a été souligné par les travaux de Michel Vovelle ou de Philippe Ariès. Peu d'études spécifiques ont pourtant été consacrées à ce qui incarne la mort à l'oeuvre, c'est-à-dire le corps mort, et à ses représentations artistiques en tant que tel. C'est donc l'objet cadavre et les façons dont l'art l'utilise, se l'approprie et le met en scène que ce livre entend explorer, en les confrontant aux relations que les sociétés passées et présentes entretiennent avec la mort.
Littérature gothique, photographies mortuaires, tableaux académiques, installations contemporaines, gravures satiriques, gastronomie, opéras, reliquaires contemporains et autres formes d'expression créatrices sont ainsi convoqués par des historiens de la mort, du corps et de l'art pour déchiffrer les fluctuations des sensibilités et des familiarités. Face à la multiplicité des entrées possibles, le choix s'est fait d'une approche selon trois questions simples : à quelles conditions et selon quelles normes esthétiques, à un moment donné, le cadavre peut-il devenir un objet d'art ? Quelles sont dans ce cas ses fonctions dans le dispositif artistique ? Et enfin, quelles relations le cadavre entretient-il avec l'art funéraire - en d'autres termes, comment l'art de la mort se nourrit-il de son propre objet ?