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Ce prince, qui régnait sur un vaste Etat, depuis la mer du Nord jusqu'au Jura, représentait un péril existentiel pour le royaume de France. Aux yeux de Louis XI, il fallait que la Bourgogne tombe pour que la monarchie poursuive son oeuvre d'unification. C'est dans les marais aux alentours de Nancy que le rêve d'empire du Téméraire est terrassé par une coalition hétéroclite de Lorrains, de Suisses et d'Alsaciens, qu'il menaçait de faire disparaître.
Sa mort allait sidérer la chrétienté. Elle aura fait non seulement la France, mais l'Europe : elle consacre la prééminence française et fait émerger une nouvelle puissance rivale, celle des Habsbourg. En reconstituant cette bataille célèbre, l'auteur met en lumière la brutalité indicible des combats, le traitement impitoyable des vaincus, les effrois, les peurs, la panique, la résilience, surtout, qui allait décider du sort des armes.
C'est toute une mutation de l'art de la guerre à l'automne du Moyen Age qui se dessine au fil des pages : le poids décisif de l'infanterie, l'usage accru des armes à feu, la contribution du renseignement à la conception de stratégies militaires de plus en plus élaborées. La France mettra longtemps à cueillir tous les fruits de la victoire de Nancy : si elle s'empare sans coup férir du duché de Bourgogne, elle voit lui échapper les autres possessions du Téméraire.
Mais la mort de ce redoutable vassal a une autre portée encore : elle signe le crépuscule des grands féodaux. Une ère nouvelle commence, qui ouvre la voie à l'essor de la monarchie absolue.