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Le premier tome de cet ouvrage l'a montré, la musique occidentale, qu'elle ait voulu imiter (avant 1800) ou référer (après 1800), est un art mimétique. Le médium sonore n'étant pas représentatif, contrairement aux mots et aux images, l'iconisme musical, qu'il parle ou qu'il peigne, est nécessairement analogique. Partant de ce constat, ce deuxième tome propose une approche entièrement nouvelle de la sémiotique musicale.
Une approche spécifiquement musicale, car fondée exclusivement sur le fonctionnement des signes musicaux : les propriétés sonores (hauteurs, durées, intensités, registres, masses, consonances et dissonances, rythme, monodie et polyphonie, écriture harmonique et écriture contrapuntique, etc.), et les procédés de déploiement dans le temps de ces propriétés (la thématique, la variation, la forme). Une approche historique, prenant en compte d'une part les procédés de composition inventés au cours de l'histoire ainsi que les possibilités offertes par l'instrumentarium, et d'autre part les représentations diverses que les époques successives se sont faites de la musique.
Une approche sémique, car elle montre comment la musique est liée au langage verbal, non pas tant par le signifiant ou la structure, mais bien par la signification et la référence, en raison de sa proximité avec la rhétorique, avec les modèles poétiques que les musiciens ont élus depuis quatre siècles (le discours, l'action théâtrale, le récit), en raison également des deux éléments fondamentaux de la sémiotique musicale que sont l'analogie et l'exemplification.
Des oeuvres de J. S. Bach, Mozart, Beethoven, Berlioz et Liszt sont commentées au filtre de cette nouvelle sémiotique musicale, entièrement libérée de l'emprise déformante de la linguistique.