Ce livre est la première oeuvre littéraire suscitée par l'actuel conflit yougoslave. Ecrite à chaud, dans l'urgence, par un des meilleurs écrivains serbes de sa génération, qui est aussi, et depuis de longues années, un adversaire déclaré du nationalisme et du régime serbe actuel. Le présent volume regroupe les deux premières parties d'une trilogie dont le troisième volet est en cours d'écriture. Nourri d'éléments autobiographiques, Neige à Athènes évoque la survie en Grèce d'une famille qui a fui son pays en guerre - la Yougoslavie, jamais nommée. Quatre personnages y racontent tour à tour, chacun dans son langage et à sa manière, sa version de la même histoire : les horreurs vécues là-bas, la solitude dans l'exil, la décomposition d'un pays, d'une société, qui bientôt gagne les individus eux-mêmes. Dans L'île Balkan, les habitants d'une ville ravagée par les bombardements - probablement Sarajevo - ont trouvé refuge dans les caves, tandis que dans les rues s'affrontent "défenseurs" et "libérateurs", qui ne se reconnaissent que "par la puanteur de leur haine". Au-delà de sa violente dénonciation de la guerre, Vidosav Stevanovic mêle constamment le réel au fantastique pour développer sa vision glacée d'un monde sans âme - une étendue de neige hantée par de grands chiens noirs, symboles de tous les totalitarismes.