La nobilta romana nel medioevo

Depuis vingt ou trente ans, l'histoire de la noblesse romaine au Moyen Age a fait l'objet de nombreux travaux. Les essais réunis dans ce volume, qui est le fruit d'une rencontre organisée par l'École française de Rome et l'Université de Roma " Tor Vergata ", entendent faire le point sur les résultats obtenus par la recherche la plus récente et vérifier la validité de ses modèles interprétatifs. Rome y apparaît comme un terrain d'observation particulièrement bien adapté à une réflexion de portée plus générale sur les formes et les bénéficiaires de la supériorité sociale et politique au cours du Moyen Age.
Rome constitue un cas tout à la fois exceptionnel et représentatif des innombrables vicissitudes du pouvoir nobiliaire. Le fait est que Rome se situait au carrefour des multiples modes d'expression de la supériorité sociale qui est à la base de ce pouvoir. On y voit agir de nombreux modèles, qui opèrent ou simultanément, sous une forme plus ou moins hybride, ou les uns à la suite des autres. Certains de ces modèles proviennent de l'Italie méridionale ou des États princiers et monarchiques, d'autres de l'Italie des villes et des communes, autrement dit de l'Italie du Nord et du Centre.
Certains sont même d'origine non italienne : c'est le cas, au cours du haut Moyen Age, des modèles provenant de Constantinople et, par la suite, de ceux qui ont été véhiculés et diffusés par les membres de la curie ; c'est le cas enfin de ceux qui voient le jour avec l'essor des grands appareils d'État caractéristiques des derniers siècles du Moyen Age. Dans tous les cas, Rome apparaît vraiment comme un miroir de l'Italie toute entière, si ce n'est même de l'Europe toute entière.