L'Europe centrale, après avoir été, durant près d'un demi-siècle, l'espace d'affrontement majeur entre le bloc capitaliste et le bloc collectiviste, a repris sa pleine dimension continentale et réaffirmé son rôle géostratégique continental, voire mondial. Son refaçonnement témoigne du fait que les profondes racines culturelles des sociétés qui la composent sont demeurées vivaces, à tel point qu'en dépit des profonds décalages socio-économiques entre l'Europe centrale de l'Ouest et celle de l'Est, les forces d'affirmation, longtemps comprimées à l'Est, se sont libérées pour exprimer les aspirations nationales ou les droits des minorités. Si l'Ouest est profondément marqué par l'Allemagne, troisième puissance mondiale et première puissance européenne, l'Est est l'objet d'appétits technico-économiques, des grands Etats de la Triade, secondés ou contrés, selon le cas, par de multiples mouvements mafieux qui ne parviennent pas, toutefois, à servir de réels contrepoids aux gourvernements, comme c'est le cas en Europe orientale. " S'adossant " à l'Europe occidentale et aux puissances occidentales en général, l'Europe centrale s'affirme face à une Europe orientale toujours quelque peu aux abois. Mais sa transition demeure elle aussi relativement fragile et exposée aux turbulences qui continuent à marquer l'ancienne Europe de l'Est. Après une première partie interrogeant la notion, historique et actuelle, d'Europe centrale, l'auteur aborde l'analyse des fonctions de liaison, puis celle des territoires de langue allemande de l'Ouest, avant de traiter les pays situés à l'Est.