En cours de chargement...
De quelle obscure impulsion ce texte, qui m'a hantée pendant de longs mois, s'est-il nourri ? Tout ce que je sais, c'est que j'ai été emportée, engloutie par le siècle d'histoire qui a traversé cette prison de Lyon, la prison de Montluc. Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d'Izieu y ont tous été emprisonnés. Puis de nombreux condamnés à mort algériens.
Klaus Barbie, lui, y est incarcéré avant son procès en 1983. Ce n'est qu'en 2009 que l'aile des femmes, la dernière en activité, est définitivement fermée, en même temps que la prison. Toute la complexité de l'histoire semble s'être concentrée en un seul point, mais ses tentacules s'étendent bien plus loin. J'ai essayé de les suivre, de les démêler. De les pénétrer au cours d'une nuit blanche où je pensais aller à la rencontre des esprits de tant de résistants, et où j'ai fini par me rendre compte que le fantôme, en ces lieux, c'était moi.
Un lieu hanté par la barbarie
Le principe de la collection "Ma nuit au musée" est de proposer à un ou une écrivaine de passer une nuit entière dans un musée pour ensuite raconter son expérience.
Ananda Devi a choisi pour cela la prison de Montluc, dans laquelle ont été enfermés de nombreux résistants mais aussi Klaus Barbie et qui est restée une prison pour femmes jusqu'en 2009.
C'est un récit bouleversant dont nous fait part Ananda Devi, évoquant le mal dont l'humain est capable ainsi que notre impuissance face à celle-ci.
Ce n'est pas seulement une prison, mais un lieu hanté par la barbarie dans lequel l'autrice a passé la nuit.