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- La peur de la contagion, du contact et de la promiscuité, la suspicion à l'égard des étrangers, la vitesse fulgurante de contamination et les mesures de mise en quarantaine face à la propagation d'un virus venu d'ailleurs, l'ensevelissement et la crémation des corps en masse..
- Ces images effrayantes obsèdent
- Tels sont les traits de la Peste noire arrivée à Messine en 1347, en provenance, dit-on, d'Asie centrale, qui a décimé la moitié de la population européenne et des millions de personnes dans le monde entier
- Malgré de nombreuses hypothèses, et, notamment, l'explication récente par des virus mutants, l'avènement et la disparition au XVIIIe siècle de cette épidémie restent inexpliqués
- Mais les documents, la littérature et l'imagerie témoignent avec force de ses ravages, en Chine, en Crimée, puis en Europe, de Damas à Londres
- La maladie exacerba la croyance en l'épouvante du châtiment, la peur de l'autre, des juifs et de l'Orient, allant jusqu'à justifier l'extermination des populations du " Nouveau Monde " ou, plus tard, une régulation démographique " naturelle " selon Malthus
- Un prêtre catholique de Nouvelle Espagne y voyait un message de Dieu : vous voulez exterminer cette race ? Je vais vous aider à aller plus vite grâce à la variole
- Les deux historiens britanniques, William Naphy et Andrew Spicer, analysent comment cette période de quatre siècles marquée par la mort a traumatisé l'Occident, comment la Peste noire continue de hanter les mémoires et l'imagination populaire
- A travers les phénomènes récents d'épidémies, du Sida à l'ESB, jusqu'à peut-être la pneumopathie atypique (SRAS), mais aussi la crainte ou la menace des guerres bactériologiques, ce sont les grandes peurs qui ressurgissent.