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La psychologie que le philosophe anglais John Stuart Mill (1806-1873) va proposer n'a pas fait l'objet d'un ouvrage spécial, mais on la trouve exposée dans plusieurs écrits importants. En 1843, dans le sixième livre (chapitre IV) de son fameux ouvrage Système de logique déductive et inductive, Mill affirme l'existence d'une science de l'esprit à part entière qu'il nomme "psychologie". "La psychologie, dit-il, a pour objet les uniformités de succession ; les lois, soit primitives, soit dérivées, d'après lesquelles un état mental succède à un autre, est la cause d'un autre, ou, du moins, la cause de l'arrivée de l'autre.
De ces lois, les unes sont générales, les autres plus spéciales". Parmi les lois spéciales, il citera les deux grandes lois de l'association des idées, la loi de similarité et la loi de contiguïté, déjà étudiées par son père James Mill (1773-1836), auxquelles il ajoutera la loi de l'intensité. Même si Mill profita beaucoup de la lecture des Leçons de Comte pour rédiger son ouvrage, il fut déçu par le contenu du quatrième volume traitant de la science sociale parce qu'elle manquait de la base psychologique qui seule pouvait la fonder solidement.
Pour Mill, Comte a commis une erreur de méthode en plaçant dans la biologie l'étude de la psychologie. Il essaiera au contraire d'intercaler entre la biologie et la sociologie une science fondamentale que Comte a eu, selon lui, le tort d'omettre et qui comprenaient la psychologie et l'éthologie (science de formation du caractère). En somme, la critique de Mill était de montrer que la psychologie est une science possible et de grande valeur, que l'analyse subjective peut être pratiquée, et que Comte a eu tort de regarder l'observation interne comme un procédé illusoire.
Le texte réédité est un fragment de l'ouvrage A system of logic (1843) de J. S. Mill. Il s'agit plus particulièrement du livre VI consacré à la logique des sciences morales. Le traducteur, Gustave Belot (1859-1929), professeur de philosophie au lycée Janson-de-Sailly puis à Louis-le-Grand à Paris, a fourni les renseignements historiques nécessaires à l'intelligence du texte. Il s'agit cependant d'un exposé moins historique que critique, où beaucoup de dialectique se mêle aux analyses et aux renseignements de faits.
La doctrine exposée au livre VI de la Logique est le centre et le but de toutes ses remarques, de ses notes comme de son introduction. Ce livre s'adresse aux psychologues, philosophes, savants et étudiants désireux de lire un des écrits les plus fondamentaux de James.