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Le cinéma de Victor Erice (1940) est un cinéma rare, inscrit dans le contexte de l'histoire douloureuse, constituée en mythe funeste, des 35 ans de la dictature franquiste en Espagne. Cette étude interroge la présence et le devenir d'un impensé volontaire dans trois films du cinéaste espagnol : El Espiritu de la colmena (1973), El Sur (1983) et Alumbramiento (2002). S'y constitue, en effet, un imaginaire de résistance susceptible de faire du cinéma en général un mouvement anticipatif de réengagement de la civilisation, du progrès, de la pensée, de l'audace, de l'invention et de l'édification collective.
Victor Erice filme les aventures de l'enfance, les territoires où il déroule ses micro-histoires, et dépose dans sa construction audiovisuelle des fragments d'impensé, tissant entre eux et avec le "pensé", l'"organisé" de l'écriture filmique, un réseau de résonances signifiantes qui manifestent littéralement : l'invisible, l'indicible, l'imprévisible, l'improbable, l'interdit, l'inimaginable. Le processus de création des fragments audiovisuels y est central et porte les germes de la résistance, préparant les réponses à venir.
Dès lors, ses aspects prophétiques entrent en conflits avec la volonté de contrôle des pouvoirs quels qu'ils soient.