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Sarabande de pantins et de fantoches, manipulateurs comme manipulés, tout ce petit monde d'automates s'agite sur la Riviera. Jean Lorrain (1855-1906), le grand chroniqueur de la Belle Epoque, au regard pénétrant tel un scalpel, radiographie les riches, ceux qui aspirent à le devenir aussi... Du veglione au Corso de Nice, des coulisses de théâtre jusqu'aux fêtes foraines, le bal masqué fait fureur.
Passent une naine devenue princesse de pacotille, une grande dame vêtue de la défroque d'une morte ; une ballerine revient d'outre-tombe, une montreuse de vampires choisit ses proies parmi la foule ; un hercule préraphaélisé fait la parade, tandis que les marquises s'encrapulent sur les manèges de cochons... Virulentes études de moeurs, ces chroniques sont parfois fantastiques. Satirique, Lorrain peint le drame social, des destins tragiques aussi, mais, si ses maîtres sont Edgar Poe, de Quincey, Villiers de l'Isle-Adam ou Barbey d'Aurevilly, le ton emprunté demeure ludique, malgré sa férocité.