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Tout en relevant incontestablement du même genre interactionnel que les précédents débats de l'entre-deux-tours des présidentielles françaises, le débat Le Pen/Macron du 3 mai 2017 apparaît comme inédit par la nature des deux parties en présence, ainsi que par le contexte politique bien particulier dans lequel il se déroule. Dans quelle mesure ce débat peut-il donc être qualifié, comme l'ont fait certains commentateurs, de "disruptif" ? C'est à cette question que cherche à répondre la présente étude, qui s'inscrit dans le droit fil de l'ouvrage précédent de Catherine Kerbrat-Orecchioni sur les six premiers débats de l'entre-deux-tours (de 1974 à 2012).
Ce sont les mêmes aspects que celle-ci envisage successivement à propos de ce nouveau duel présidentiel : le déroulement du débat ; les caractéristiques stylistiques et rhétoriques ; la nature de l'affrontement ; et les trois registres de la persuasion : logos, éthos, pathos. Mais l'étude est complétée par deux contributions consacrées, d'une part, aux exploitations argumentatives du discours rapporté (Domitille Caillat), et d'autre part, au matériel non verbal (Hugues Constantin de Chanay), le comportement vocal et posturo-mimo-gestuel du candidat et surtout de la candidate venant renforcer l'effet de singularité que produit ce débat particulièrement "animé".
Les trois auteurs de cet ouvrage appartiennent ou ont appartenu à l'Université Lumière Lyon 2.