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Le mythe de Prométhée relate l'affranchissement de l'homme, sa prise de pouvoir grâce au feu, source de tous les progrès. Perdant sa fonction sacrée primitive, il devient un mythe littéraire. Ce récit mythique et sa symbolique réapparaissent avec force au XIXe siècle comme nous avons pu le constater dans une précédente étude intitulée L'Homme-Prométhée vainqueur au XIX' siècle. Le titan est alors perçu comme le héraut de la conquête du monde par l'homme, le représentant de l'idéologie positiviste qui s'affirme au cours de ce siècle.
Ceci souligne bien une caractéristique propre au mythe : son rapport à l'imaginaire collectif. Le récit mythique évolue sous l'influence de ses lecteurs. Ainsi est-il intéressant d'observer quelles interprétations du mythe de Prométhée sont retenues par les hommes de la toute fin du XIXe siècle. En effet, après l'échec de 1870, et au contact des nouvelles philosophies de Schopenhauer et Nietzsche, les thèmes glorieux et héroïques de la geste prométhéenne ne séduisent plus.
L'appréhension de la décadence et un pessimisme dionysiaque apparaissent chez des écrivains tels que Villiers de L'Isle-Adam, Joris-Kart Huysmans ou encore Joséphin Péladan qui, pour sa part, relance la carrière mythique d'un Prométhée mage.