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Au XVIe siècle, plusieurs chefs religieux protestants, Calvin en tête, incitent à la destruction des images religieuses (portraits de saints et de saintes, mais aussi icônes, statues, reliques, retables et crucifix), dont la vénération est assimilée à une adoration idolâtre relevant du paganisme. Les Jésuites français sont accusés par les Protestants d'être passés maîtres dans la manipulation des consciences par l'image.
En réaction à cette dénonciation qui s'envenime, la réplique jésuite ne se fait pas attendre. Le principal promoteur de cette campagne n'est autre que Louis Richeome, qui va s'imposer comme le plus ardent controversiste, défenseur des jésuites, mais aussi des images, deux dimensions étroitement liées. Aux yeux de Richeome et des catholiques au nom desquels il prend la plume avec ses Trois Discours pour la religion catholique : les miracles, les saints et les images, le fondement de la polémique réside dans l'opposition entre la vraie image et la fausse image, qu'une grande majorité de protestants tendent à confondre en voyant dans toute image une idole en puissance.
Spécialistes de la culture visuelle de la Compagnie de Jésus dans la première modernité, Ralph Dekoninck et Pierre Antoine Fabre établissent la première édition critique du texte d'une des figures éminentes des jésuites français du XVIIe siècle, un écrivain religieux souvent cité, mais auquel aucune recherche d'ensemble n'avait encore été consacrée, depuis le chapitre que lui réserve Henri Bremond dans son Histoire littéraire du sentiment religieux au début du XXIe siècle.