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La vie de Salaün ar Foll (Salomon le Fou en français), né près de Lesneven (dans le Léon) en 1310 et mort en 1358, ne pouvait que séduire Henri Queffélec. En effet, ce mendiant simple d’esprit, qui ne cessait de répéter Ave Maria en errant de ferme en ferme et habitait dans le creux d’un arbre dans une clairière de la forêt, représente un modèle d’ascétisme. Il s’inscrit dans la longue tradition chrétienne du dépouillement et de la recherche de Dieu, en parfaite harmonie avec toutes les composantes de la Création.
A sa mort, la légende rapporte qu’un lys a poussé depuis sa tombe, orné de l’inscription Ave Maria en lettres d’or. Les foules se pressent en masse pour constater le miracle. A la demande du duc Jean IV (1365-1399), la construction d’une basilique est décidée à l’emplacement de la sépulture. C’est son fils Jean V (1399-1442) qui l’inaugure et l’érige en collégiale en 1423, il y a tout juste six siècles.
Au fil d’un récit très documenté, nous remontons le temps jusqu’au XIVe siècle, au début de la guerre de Cent Ans (1337-1453), en pleine guerre de Succession de Bretagne (1341-1364). Et nous entrons rapidement en communion avec "Le Fou du Bois" ("Le Folgoat" en breton), qui demeure encore aujourd’hui l’objet d’une vénération populaire, même s’il n’a pas été canonisé. L’ouvrage n’était plus disponible en librairie depuis des décennies.
Il n’a pourtant rien perdu de sa force ni de sa grâce... (extrait de l’Avant-propos).