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En 1916, l'ingénieur Georges Marteau, associé puis codirecteur de la firme Grimaud, lègue sa collection aux musées nationaux. Celle-ci se situe à la croisée de trois univers : les cartes à jouer, le japonisme et l'art du livre persan. Représentatifs de l'itinéraire singulier de leur propriétaire, emblématiques de l'esprit d'une époque qui s'enthousiasme pour les arts de l'Orient, les trois pans de cette collection, aujourd'hui dispersés entre différentes institutions françaises, sont réunis dans cet ouvrage, qui présente une sélection d'oeuvres de la Bibliothèque nationale de France, du musée du Louvre, du musée Guimet et du musée des Arts décoratifs.
L'art du livre persan, qui passionna Georges Marteau durant les dernières années de sa vie, y tient une place particulière. Au début du XXe siècle, l'engouement d'un petit milieu de marchands, d'amateurs et de savants, dont Georges Marteau faisait partie, contribua à la reconnaissance et à l'étude de cet art, mais entraîna malheureusement le démembrement d'un certain nombre d'ensembles. Quelques pages, conservées par la Sackler Gallery of Art à Washington, ayant appartenu au joaillier français Henri Vever et formant des paires avec des pièces du legs Marteau conservées au Louvre, témoignent de cette dispersion, qui, aussi irréversible soit-elle, se trouve ici momentanément effacée.