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" Le meilleur des principaux ministres ne saurait remplacer un roi. Un ministre est toujours une sorte de mercenaire ; le roi est un chef de famille. Le cardinal de Richelieu eut sans doute bien des talents ; il ne pouvait avoir envers l'Etat la même affection que mon regretté père, le roi Louis XIII. Toutes ces raisons m'incitent à gouverner moi-même et absolument. Hier et ce jour, je fis connaître à tous, aux deux Reines, aux ministres, aux secrétaires d'Etat, aux gens d'Eglise, aux seigneurs, aux gens de plume, à ceux de la robe et autres s'il en fut, mon dessein d'être la tête du corps de l'Etat, dont mes peuples sont les membres.
Certains ne cachèrent point leur surprise, me croyant surtout attaché à mes plaisirs ; d'autres entendirent la leçon et s'inclinèrent de bonne grâce, comme firent MM. de Lyonne et Le Tellier. Les habiles marquèrent beaucoup de contentement, comme fit M. Colbert. Seul, ou presque, le Surintendant affecta d'écouter le caprice d'un jeune homme qui ne manquerait pas de changer de dessein. Il se trompa, car au règne du cardinal Mazann vient de succéder celui du roi Louis le quatorzième.
" (Journées des 9, 10 et 11 mars 1661)