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Août 1914. Les blés ont été coupés mais pas encore rentrés. Adrienne Dumeige, une jeune Amiénoise qui vient d'obtenir son brevet supérieur d'institutrice se repose dans un calme village du Santerre. Comment peut-elle imaginer que les rumeurs de guerre qui se font entendre au loin, du côté de Sarajevo, vont s'amplifier et devenir, en quelques semaines, un roulement de tonnerre dans le nord de la France ? En maniant une gerbe d'avoine, elle constate que ses mains sont tâchées de sang ; étrange présage de cette sanglante moisson de jeunes hommes qui fauchés par dizaines de milliers répandront leur sang sur les récoltes abandonnées.
Après la violation de la frontière belge par les armées allemandes, le 5e Régiment de Dragons, parti de Compiègne, marche sur Liège avec le Corps de Cavalerie que commande le général Sordet, pendant que le gros des troupes françaises se bat en Alsace. Mais les Alliés ont gravement sous-estimé l'importance des forces allemandes qui, après avoir pris Liège, se déversent sur la Belgique et, progressant rapidement, envahissent la France.
Les voilà à Cambrai puis à Péronne. Dans son village, la jeune institutrice a vécu le départ des hommes pour l'armée, l'angoisse de l'attente, le passage des réfugiés. Le 5e Dragons, menant des actions retardatrices, se bat, recule sans cesse, arrive dans le Santerre. La jeune femme et les dragons vont se rencontrer dans le tumulte de la bataille de Proyart-Framerville, le 29 août, affrontement violent mais oublié, à la veille de la bataille de la Marne.
A Rosières en Santerre, Adrienne recueille des blessés, les cache, les soigne. Son courage, naturel et lucide, force l'admiration de tous. Photos, cartes postales anciennes, documents d'époque. Préfaces : Michel Talon, Ministère de la Défense ; et Colonel Hubert Laudier.