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Au bout du chemin sans repère, au creux du huis clos, Fabien Claude traque la fin de la peinture. Au bord de la disparition, ses instables blessures de nuit, habitées de traces, font battre l'écho lointain des meurtrissures vitales. Il ose le miracle terrible d'exister sans garde-fou, sans barrière et sans masque. Sans histoire, sans narration, jamais la peinture ne s'installe. Elle ne peut faire corps avec la toile...
Accoucheur de ténèbres, Fabien Claude racle le fond. Secret discret, il creuse la peinture comme on creuserait la tombe d'un dieu. Et le corps s'accidente dans l'opacité sans fin de l'univers. Au bord ultime de toutes nos dispa- ritions. Tentative d'être, tentation de créer, dans l'implosion du deuil. Dans les îles de la nuit, et les ailes de l'absence. Innombrable huis clos, privé d'horizon. Taches d'art, mêlant l'abîme et la peinture.
Somptueuses et fragiles, tueuses de vide, et nouées de mort-vie. Désespoir fécondant les espoirs. Regard acculé à son plus riche dénuement. (Christian Noorbergen)