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Avec Le Monastère de Peyrefort, Paul Fabre interroge une fois encore son thème favori, la solitude. Après la solitude " décidée " du Pays de là-haut, la solitude " génétique " du Grand Ruisseau, la solitude " choisie " de Rue Daguerre, voici maintenant la solitude " assumée " et point d'aboutissement de l'échec. Le héros de ce livre éprouve ces solitudes que la vie lui impose, celle de l'enfance dans la montagne cévenole, celle de la jeunesse au milieu du tourbillon de l'université ou du service militaire, celle enfin du choix définitif qui le fixe pour toujours entre les murs de Peyrefort.
Des murs solitaires eux aussi, dans l'espace où ils sont enclos, dans le temps qui les voit mourir. Ces solitudes, pourtant, n'excluent pas la vie. La vie pure de la montagne, la vie multiple des livres - les livres profanes de l'université, les livres sacrés du monastère -, les vies de Jacques et de Martine, de Pierre et de Solange, de Maurice et de Brigitte, du père Alphonse et du père Pierre...
Vies ratées ? Vies réussies ? C'est peut-être à Peyrefort de répondre à ces questions, Peyrefort qui s'accomplira, par sa vie et sa mort, dans le destin des pierres dont il est fait et des pierres sur lesquelles il repose. C'est encore au dernier frère convers du lieu de donner lui aussi sa réponse, lui qui retrouvera, dans le rôle que lui a confié le monastère, l'humilité de sa naissance, celle de ses débuts dans la vie, celle de la montagne qui a nourri ces débuts.
Livre austère, mais livre d'espoir quand même, où la vie cherche son sens... Et le trouve ?