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De nombreuses convictions se sont enracinées dans l'imaginaire collectif au sujet de la question du déficit. Stephanie Kelton déconstruit l'idée que les Etats doivent tenir leurs budgets comme des ménages, que le déficit prouve que l'Etat dépense trop, que la dette publique est insurmontable, que les déficits de l'Etat évincent l'investissement économique ou que les programmes de prestation sociale sont financièrement insoutenables...
Elle démontre au contraire avec brio que le déficit budgétaire n'appauvrit pas l'Etat, que la dette n'est pas un fardeau et que le juste niveau de dépense publique s'évalue à partir du taux d'inflation et du niveau réel des ressources. Cette exploration modifie profondément notre compréhension de nombreuses questions cruciales : la pauvreté, l'inégalité, la création d'emplois, l'extension des systèmes de santé ou le changement climatique.
Car aujourd'hui toute proposition ambitieuse se heurte inévitablement à la forteresse inexpugnable de la question du déficit. Stephanie Kelton propose donc d'imaginer de nouvelles politiques pour passer du récit du manque à celui de la possibilité...
Intéressant pour une découverte, sans intérêt pour un approfondissement.
Un ouvrage de vulgarisation sur la TMM qui atteint son objectif : expliquer simplement les mécanismes économiques et les fondements de cette théorie. La logique sous-jacente est parfaitement explicitée.
L’ouvrage est engagement politiquement et se fixe le but de convaincre. Difficile d’évaluer s’il y parvient car les comparaisons des concepts économiques à des élément du quotidiens sont parfois douteuses (ex :gestion des cycles économiques=amortisseurs et conduite d’une voiture).
Finalement, si le ton de l’auteur laisse entendre qu’il y a dans ses pages de grands apports, nous ne trouvons finalement rien de neuf sous le soleil. En effet, elle s’arroge des idées de l’économie hétérodoxe : il n’y a pas de limite à la création monétaire pour les pays souverains, si ce n’est l’inflation (ou la disponibilité des ressources productives) et les conventions monétaires/budgétaires; les raisonnements en stock-flux cohérents des post-keynésiens ; la garantie de l’emploi.
Ma déception viendra du fait qu’elle ne va pas assez loin sur les implications de la TMM dans le débat économique : Equivalence ricardienne ; retournement des anticipations ; effet d’éviction indirect etc.
Un ouvrage intéressant pour un premier apport autour des théories monétaires hétérodoxes. Pour ceux qui en maîtrise les éléments de base, l’intérêt sera marginal.