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Le palais de l'Ombrière est un lieu important de l'histoire bordelaise, que ce soit par sa longévité, par le rôle politique qu'il remplit ou par ses liens étroits avec le développement du quartier et de la ville au cours des siècles. Edifié à partir de la fin du XIe siècle à l'extérieur de l'enceinte antique, il est le précurseur de l'ouverture de la ville vers son fleuve. Siège de l'administration ducale jusqu'en 1453, puis du Parlement d'Ancien Régime jusqu'en 1790, conciergerie de la ville, ce palais fera l'objet de toutes les attentions le temps de sa longue vie.
En déterminant les phases de construction, de reconstruction et d'aménagement du palais, ainsi que son rôle dans l'organisation de l'espace urbain, Marie Fauré fait revivre ce château oublié du Bordeaux médiéval et moderne, qui ne survécut pas à la Révolution française. Autour de la tour maîtresse bâtie par le duc d'Aquitaine Guilhem VIII vers 1080 se développe au cours du Moyen Age un castram urbain, sous l'impulsion du roi-duc, principalement aux XIIIe et XIVe siècles.
Qualifié d'hétérogène voire de vétuste par des contemporains peu complaisants, le palais subit durant la période moderne de transformations afin de l'adapter à ses nouvelles fonctions de siège du Parlement, son développement ne pouvant être dissocié de celui du quartier et de la ville qui l'entourent. Palais hautement symbolique, effacé de l'espace urbain et de la mémoire des Bordelais pendant près de 200 ans, l'Ombrière reprend la place qui lui est due, grâce à l'étude croisée de multiples sources dans une perspective tant historique qu'archéologique.