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On a souvent opposé deux conceptions de la musique : la musique "absolue" et autonome, qui n'a besoin de rien d'autre que ses propres moyens pour exprimer ce qu'elle a dire, et la "musique à programme", qui tend à rendre la signification de la musique dépendante d'éléments extra-musicaux. Pour Hanslick, défenseur par excellence de la musique absolue, elle n'est pas un langage, et surtout pas un langage expressif.
Wittgenstein a une approche similaire lorsqu'il affirme : "la musique nous transmet elle-même". Et les relations privilégiées que lui-même et sa famille ont entretenues avec la musique de Brahms et avec le compositeur incitent à le considérer comme un adepte de la conception hanslickienne. Le cas de Nietzsche est plus compliqué : après la rupture avec Wagner, il aurait pu se rapprocher de Brahms. Mais il a exclu cette possibilité et n'a pas non plus totalement cessé de considérer la musique comme un langage qui dispose de possibilités d'expression supérieures à celles de la langue verbale.