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Le 1er novembre 1825, les autorités vaudoises lancent un concours pour la composition d'un livre d'éducation civique. Six ans avant le suffrage universel masculin dans le canton, l'ouvrage est supposé éduquer les Vaudois sur l'histoire suisse, " sur les devoirs dont l'observation doit caractériser un bon citoyen ; sur les principes qui doivent le diriger dans l'exercice de ses droits politiques ", et " le devoir des électeurs d'aller voter dans toutes les circonstances ".
Si ce concours demeurera lettre morte, en parallèle se développe un véritable marché éditorial de la citoyenneté, fait de manuels et de collections à l'attention des classes défavorisées. En prenant comme exemples les cantons de Vaud et de Fribourg, cet ouvrage analyse les discours, les représentations et les pratiques liées à l'éducation du peuple à la citoyenneté durant la première partie du XIXe siècle, une période où le suffrage universel masculin s'impose peu à peu dans l'ensemble de la Suisse.
Alors que s'affrontent diverses visions de la souveraineté populaire et de la fonction sociale de l'école, l'éducation à la citoyenneté fait partie intégrante d'un projet d'acculturation aux nouveaux systèmes politiques postrévolutionnaires qui intègre l'ensemble des citoyens, y compris les femmes. A la croisée de plusieurs domaines historiographiques, l'auteure propose ainsi une enquête sur les significations de la citoyenneté au XIXe siècle.