Dans les textes sanskrits des Upanisad, vieux de plus d'un millénaire, on trouve l'idée que le cerveau humain subit l'alternance de l'éveil, du sommeil sans rêve et du sommeil avec rêve. Cette intuition s'est vue confirmée par la neurobiologie, vers la fin des années 50, qui a mis en évidence l'existence d'un troisième état du cerveau associé au sommeil avec rêve. On sait aujourd'hui que le rêve présente autant de différences objectives, mesurables, avec le sommeil orthodoxe qu'il en existe entre le sommeil et l'éveil. La différence la plus frappante est l'activité corticale qui est composée d'ondes rapides semblables à celles que l'on peut recueillir chez un sujet éveillé. Quelles relations existe-il entre les contenus des rêves et les cartes électroencéphalogrammes qui leur sont associées ? Et surtout, comment sait-on que cette activité électrique est bien le signal neurobiologique des rêves ? Si nous ne connaissons le rêve que par le souvenir, comment peut-on distinguer les récits de rêves des récits d'activités mentales diverses ? En quoi la définition du rêve comme phénomène cérébral éclaire-t-elle le " fait psychologique " ? Enfin, les théories neurophysiologiques rendent-elles caduques les explications psychologiques du rêve ?