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"Quelle étrange abomination Proust a-t-il pu commettre pour s'attirer la rage et le mépris de ses contemporains ? Montesquiou : "Mélange de litanies et de foutre" ; Gide : "Offense à la vérité" ; Cocteau : "Il n'a aucun coeur" ; Lucien Daudet : "C'est un insecte atroce" ; René Boylesve : "Une chair de gibier faisandée" ; marquis de Lasteyrie : "Quel genre épouvantable !" ; André Germain : "Vieille demoiselle" ; Lucien Corpechot : "Il était complimenteur, obséquieux, flatteur, hystérique" ; Alphonse Daudet : "Marcel Proust, c'est le diable !" ; Jeanne Pouquet : "Ce détraqué de Proust" ; Barrès : "Sa tête de rahat-lokoum" ; Claudel : "Vieille Juive fardée"...
C'est simple, Proust a perpétré le plus fabuleux des crimes, et ce crime porte un nom : il s'appelle Albertine. Albertine, ou l'écriture faite femme. Albertine, ou la femme faite lesbienne. Albertine, ou la ronde des femmes enfin radicalement pénétrée, au fil du temps et de mère en fille, par la grâce de ce qu'il faut bien nommer, eh oui, l'hétérosexualité dans l'âme du très glorieux Marcel Proust." Stéphane Zagdanski.